samedi 20 avril 2013

Olivier Rousteing, la révélation

Le nouvel enfant chéri de la mode n’a pas 30 ans. En seulement quatre collections, ce jeune créateur bordelais, directeur artistique de la hypissime maison Balmain, a fait sensation et a remporté l’adhésion de toute la sphère fashion. Confidences.

Il a 26 ans mais en paraît 20. Une allure si juvénile qu’il s’oblige à prendre des airs graves de vieux sage devant l’objectif, contrariant sa nature joyeuse. Rien n’y fait, Olivier Rousteing a toujours l’air d’un gamin. « Un bébé qui a vieilli très vite », tempère-t-il dans un éclat de rire. Pourtant, ce Bordelais métis, très beau garçon, est une énigme : expatrié dès 18 ans dans les ateliers de Roberto Cavalli, ce prodige de la mode entre en 2009 chez Balmain, dont il devient, deux ans plus tard, le directeur artistique, après le burn-out de Christophe Decarnin. Rousteing n’a alors que 24 ans. Et à ce jour, il est toujours le plus jeune créateur à la tête d’une grande maison française.
Si sa jeunesse a d’abord été un handicap – beaucoup se demandaient s’il avait la carrure de l’emploi –, elle est devenue sa meilleure alliée : dès son premier défilé, la mode et le public ont salué cette précocité éclatante. Depuis, sa maîtrise ne s’est pas démentie. « Je ne veux pas être un feu de paille. Je travaille dur et me remets constamment en question. » Fidèles aux codes maison, ses collections font preuve d’une opulence radicale et d’un glamour hollywoodien. Un style baroque’n’roll où le tailoring est aussi important que l’ornement. Olivier Rousteing y apporte cependant sa fraîcheur, son optimisme et son exubérance. Ses silhouettes sont sexy, chic, ultra-skinny ou oversi­zed, surépaulées, richement brodées… Ses «  glamazones  »  ? Des créatures précieuses et épanouies à l’allure couture cool. « Mes muses sont toutes des femmes singulières et audacieuses, comme Lou Doillon, Beyoncé ou Rihanna, l’artiste la plus moderne du moment. »
On pourrait le prendre, lui aussi, pour une rock star. Il n’en a pas l’attitude. Simple, direct, enjoué, Olivier Rousteing est à l’image de cette nouvelle génération de créateurs low profile. Il incarne aussi l’un des symp­tômes de l’époque : il va vite, très vite. Quatre collections déjà. Il vient de lancer une ligne de bijoux après avoir créé avec Aurélie Bidermann son premier sac, le Pierre, déjà best-seller. L’avenir lui appartient.

http://madame.lefigaro.fr/style/portrait

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