lundi 22 juillet 2013

De la crevette en guise de shampoing !

Ephyla, start-up vannetaise et le labo Limat B, de l'Université de Bretagne-Sud, se sont alliés pour faire du shampoing à partir de la caparace des crustacés.


Des crevettes et des étrilles pour vous laver les cheveux. Un peu capillotracté ? Certes, pour le moment. Mais le projet est en gestation. À la racine, on trouve le programme Catiomerc, labellisé par le Pôle Mer Bretagne et porté par la région Bretagne, le conseil général du Morbihan, Vannes agglo et des fonds québécois portés par Arclay technologies naturelles, Lévis Québec (Canada). Un coût de développement de 1,3 million d'euros sur trente mois est annoncé. Avant de garder carapaces et coquilles vides à faire tremper dans le bain, mieux vaut toutefois prendre le temps d'expliquer comment ça marche. Ce dont se charge Vincent Bourgeteau, directeur général de la start-up vannetaise Ephyla : « Nous allons développer de nouveaux produits cosmétiques 100 % naturels, à partir d'actifs d'origine marine, avec la production de biocharges cationiques. Au risque de surprendre, la chitine contenue dans les carapaces permet de rendre un shampoing "intelligent". Il fera office de shampoing mais aussi de démêlant. C'est la charge cationique qui rendra les cheveux lisses et brillants », annonce Vincent Bourgeteau.

Plus vert, moins cher

En France, le marché de la cosmétique naturelle et biologique enregistre une croissance de près de 40 % par an. « Le projet
Catiomerc va permettre de répondre à la demande croissante du marché en additifs et matières premières biocompatibles, offrant une alternative naturelle aux procédés chimiques actuels afin de produire des composés cationiques. La technologie actuellement utilisée est consommatrice d'énergie. Nous souhaitons faire baisser les coûts de production en utilisant moins d'eau », explique Fabrizio Fordiani, de la société Ephyla. Dans les labos du Limat B de l'Université de Bretagne-Sud, le nouveau procédé (*) sera progressivement développé à grande échelle, avec l'espoir de présenter un produit écologique mais aussi accessible financièrement au plus grand nombre. Le shampoing breton intelligent à base de crustacés pourrait d'ailleurs faire des petits, sous la forme d'autres produits cosmétiques. Son arrivée sur le marché n'est pas programmée avant trois ans.

* L'industrialisation de cet écoproduit à forte valeur ajoutée, offrant une alternative de valorisation de la biomasse marine en Bretagne, passe par une production innovante à faible impact environnemental : l'extrusion réactive.


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