lundi 22 août 2011

Le bisin, conservateur miracle pour les aliments

Tout juste découvert par l'université du Minnesota, ce composé produit par des bactéries lactiques permettrait de conserver produits laitiers, viandes et oeufs jusqu'à trois ans.



Votre gratin dauphinois préféré pourrait bientôt vieillir des années sur votre étagère. Des scientifiques de l'Université du Minnesota ont découvert les propriétés étonnantes du bisin, produit par des bactéries (inoffensives), a la propriété de foudroyer les bactéries (nocives), dont les salmonelles et la fameuse E. coli. Le composé, isolé du probiotique bifodobacterium longum (une bactérie lactique bénéfique pour la flore intestinale reconnue par l'Autorité européenne de sécurité des aliments) n'aurait pas d'effet secondaires sur la santé, contrairement aux autres conservateurs, selon les observations de l'équipe. Ainsi, produits laitiers, viandes, oeufs, sauces, plats cuisinés, etc., une fois enrichis en bisin, se conserveraient jusqu'à trois ans...Et ce, sans être réfrigérés.

"(Le bisin) ne compromet pas la qualité nutritive des aliments. Nous ne leur ajouterions pas un produit chimique, mais un ingrédient naturel", assure Dan O'Sullivan, le biologiste ayant dirigé l'étude. Attention, pas de miracle cependant, ce composé ne vas pas empêcher les frutis et légumes de pourrir!

Bye-bye les dates limites de consommation?

La découverte pourrait être décisive à l'heure où les infections alimentaires se multiplient -comme l'épidémie d'E.coli-, générant même des souches de bactéries résistantes à nos habituels antibiotiques, comme l'exemple tout récent de la Salmonella Kentucky. Plus de 1,6 million de cas d'infections humaines aux salmonelles -il en existe plus de 2.600 types différents- ont été ainsi rapportées entre 1999 et 2008 dans 27 pays d'Europe. En France, ce sont quelque 17.000 cas qui ont été recensés en 2008.

Alors, dire adieu aux dates limites de consommation, serait-ce dérangeant? Un aliment à la durée de vie quasi-illimitée ne signifierait-il pas une disparition de notre gâchis phénoménal de nourriture? Rose Prince, du Telegraph, rappelle très justement les progrès spectaculaires accomplis depuis le XVIIIe siècle en matière de conservation des aliments: le bisin ne représenterait-il qu'une étape de plus dans notre histoire agro-alimentaire? A l'inverse, un repas composé de tels produits demeurerait-il...alléchant? Ou paraîtrait-il artificiel, voire synthétique? Le plaisir du produit frais deviendra-t-il rare, oublié? Le débat s'annonce d'ores et déjà passionné parmi les amateurs de goût.

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