vendredi 19 avril 2013

LE POUVOIR CACHE DES COIFFEURS

Michel Messu, sociologue, ethnologue et accessoirement chauve, vient de s’offrir une longue et jouissive immersion dans les salons de coiffure. Dans son livre, « Un ethnologue chez le coiffeur »,il mène une enquête très drôle mais très rigoureuse sur ces lieux de« sociabilité » à part.
On y apprend sur les coiffeurs et sur les cheveux, mille choses dont on ne se doutait pas. Qu’un chauve, par exemple, se cogne la tête plus souvent qu’un homme chevelu. Que tout ce que nous faisons subir à nos cheveux (coupe, lissage, teinture etc…)manifeste qui nous sommes et ce que nous voulons dire de nous-même.
Il n’y a en réalité rien de plus codé et de plus symbolique que la chevelure. D’où l’importance crucial des coiffeurs. La preuve avec tous ces villages français où le boucher, le marchand de journaux et même parfois le boulanger, ont disparu dans l’ombre des grandes surfaces, mais où, quoi qu’il arrive, restent encore un, deux, parfois trois salons de coiffure concurrents qui, le samedi ne désemplissent pas…
Michel Missu l’assure : « C’est l’un des plus vieux métiers du monde : les textes l’attestent, dans la Grèce et la Rome antique, ils ont déjà une réputation de bavards. Tout le monde connaît cette blague : « Comment je vous les coupe ? demande le coiffeur – En silence, répond le client. » Elle date du Vème siècle avant notre ère ! »
Il ajoute que « laisser un étranger agir sur son corps, mieux, lui confier sa tête, symboliquement ce n’est pas rien. »
De nombreuses études le démontrent : celui qui sort d’un salon se dit littéralement transformé, physiquement mais surtout psychologiquement, preuve que les coiffeurs ont un vrai pouvoir, qu’ils ont entre les mains un attribut essentiel de ce que nous sommes et voulons dire aux autres : nos cheveux.

LE POUVOIR CACHE DES COIFFEURS

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